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14 décembre 2006 4 14 /12 /décembre /2006 19:42

 

  Pendant six cents ans, les Capitouls ont administré la Ville Rose ; Entre 1190 et 1790, plus de 8000 Capitouls se sont succédés à raison d’un Capitoul élu pour un an à la tête de chaque Capitoulat dont le nombre, d’abord variable (de 6 à 24) a été fixé à huit à partir de 1438. A l’origine « consuls » siègeant dans un chapitre, il changèrent le nom de chapitre en « Capitole », terme plus prestigieux.

Les élections ont lieu à la Ste Catherine et leur entrée en fonction à la Ste Lucie ; chacun propose deux successeurs qui ne doivent pas être de leur famille et ne pas avoir été Capitoul au cours des trois - ou six selon l’époque– années précédentes.

Un an seulement d’administration de la ville ! mais les Capitouls ont la volonté de laisser trace de leurs réalisations au cours de leur mandat, la ville est alors peu étendue , les arcanes de l’Administration moindres et surtout ils jouissent d’une réelle indépendance

Pour ces marchands, avocats ou médecins, devenir Capitoul permet d’être automatiquement anobli, ce qui leur donne le droit de construire une tour au-dessus de leur hôtel particulier : Hôtel de Bernuy (lycée Fermat), , Hôtel d’ Assézat, Tour à la croisée des rues St Rome des Changes), Tour Jean Boysson dans la cour de l’ancienne poste aux lettres…

L’investissement de l’équipe des capitouls s’effectue d’abord dans tout ce qui appartient au domaine financier et commercial : libre navigation sur la Garonne, Installation de moulins et d’établissements de Meunerie (Daurade), création de Ponts et de marchés, statuts sur les métiers, contrôle des poids et mesures, limitation des prix de denrées alimentaires, surveillance des prix pour la vente du bois, du cuir et des textiles

Mais au delà de la protection des marchands, l’action des capitoulats n’est pas exempte d’un certain souci du bien commun : ordonnances « portant règlement pour l’indication des rues » (1752) sur la salubrité des rues, l’écoulement des eaux usés… et de projets d’aménagement urbain : entretien et amélioration des fortifications, mise en œuvre d’une grande Halle à la place de la Pierre (pl. Esquirol), Pont du Bazacle, Tour du bout du Pont de la Daurade (chronique de l’année 1437-1438)...

L’équipe des capitouls peut rendre des sentences et exercer une juridiction populaire .

Toulouse n’eut pas à se plaindre de cette institution et on s’accorde à reconnaître que la ville fut sagement administrée même au milieu des tourmentes graves et fréquentes qui s’abattaient sur ses habitants : invasion, guerres, pestes, inondations incendies, même si les pouvoirs des Capitouls et leur influence furent remis en cause à partir du XVIIème siècle par le Parlement.

Tout le centre de Toulouse reste empreint des traces laissées par les Capitouls.

En premier lieu il nous faut citer le Capitole où leur blasons sont partout apposés : sur les grilles des balcons de la façade(1750.1760) ceux des 36 Capitouls qui gérèrent la ville pendant sa construction, sur sa porte de bois monumentale, trace des noms des 8 capitouls qui l’a firent construire, dans la cour Henri IV, 48 blasons de Capitouls taillés dans la pierre…

Ou encore dans l’actuel « Donjon du Capitole » (1525.1529) se situait le petit consistoire, salle de réunion des Capitouls qui faisait alors partie d‘un enclos communal de 8000 m2….

C’est aussi dans les musées, archives et bibliothèques que ceux qui s’intéressent à l’histoire des Capitouls pourront trouver leurs portraits, les annales constituées des chroniques année par année de la ville, des ordonnances des Capitouls, d’enluminures les représentant vêtus de rouge et de noir…

Aujourd’hui le terme de « Capitole » est utilisé à tout propos ; Mais si notre association le revendique c’est qu’il nous a semblé que nos actions s’inscrivent bien dans le prolongement de celles des Capitouls, dans l’espace limité des capitoulats de la Daurade et du Pont Vieux. Notre emblème, un arbre a été choisi par référence au blason de certains Capitouls.

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