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7 septembre 2006 4 07 /09 /septembre /2006 11:26

             LE PORT DE LA DAURADE DANS LES ANNEES 1930

Jeune enfant, j'avais la chance de pouvoir m'amuser sur le balcon de l'appartement qui dominait le port de la Daurade que l'on appelait communément " En bas de Garonne " . Les platanes n'avaient pas, loin s'en faut, l'importance actuelle et je pouvais regarder aisément l'animation de cet espace largement occupé par divers corps de métiers.

il y avait, tout d'abord, les bateaux-lavoirs .Ma mère, arrivée à Toulouse en 1 926 disait en avoir connu cinq. J'en ai le souvenir de quatre, entre le quai de Tounis et le pont St Pierre qui, à l'époque, n'était pas comblé comme actuellement, et arrivait donc au niveau de la chaussée (comme la Daurade en plus petit). Ces bateaux apportaient une grande animation .

On voyait les blanchisseuses professionnelles, la plupart habitant rue des Blanchers, descendre leurs grands paniers de linge et aller s'installer au centre du bateau, autour du lavoir proprement-dit ; les langues et les battoirs allaient bon train! Le tiers du port était constitué par les étendoirs où l'on voyait le linge sécher sous le soleil et secoué parle vent.

Un autre métier, qui constituait jusqu'à la guerre de 1 939, une importante activité, c'était les pécheurs de sable :

Leurs barques ,à fond plat, d'une dizaine de mètres de long, occupaient presque tout l'espace entre les bateaux..lavoirs. Un ou deux hommes les faisaient remonter, à l'aide d'une perche, le cours de la Garonne en se servant du contre-courant des berges; ils les arrêtaient en amont du Pont Neuf dans les sites d'atterrissement du précieux sable ? Avec une pelle à long manche, en forme de sarcloir , ils remontaient le sable et remplissait la barque de son lourd chargement, l'eau effleurant le rebord ;il fallait être fort et habile pour ramener la barque à .bon port. ils déchargeaient le sable le long du quai , attendait qu'il sèche pour le livrer aux entrepreneurs qui venaient le chercher dans des tombereaux - attelés, souvent de 2 chevaux, car il fallait remonter la rampe " d'en bas de Garonne " jusqu'à la rue.

Le dernier métier que j' évoquerais était le plus rare, mais il attirait ma curiosité : c'était le " scaphandrier " :

.Chaque fois qu'il venait pour procéder à des travaux, soit sur les bateaux-lavoirs, ou aller à la recherche d'un disparu, je ne manquais pas le spectacle.

L 'homme, je le revois en pensée, un costaud, était harnaché du lourd scaphandre par des assistants; on peut le comparer à la tenue des hommes qui sont allés sur la lune; des gueuzes plombaient ses pieds et sa ceinture; on vissait sur sa tête le casque en cuivre d'où partaient 2 tuyaux: un pour l'aération et l'autre pour communiquer. Une fois engoncé dans cet attirail, la pompe à main devait être actionnée pour qu'il puisse respirer. il disparaissait sous l'eau et on suivait sa trace aux bulles d'air qui venaient crever la surface. Quand il ressortait de l'eau, dégoulinant, on procédait à son déshabillage ce qui prenait du temps.

il y a beaucoup d'autre choses à raconter sur la vie de ce quartier si animé et si convivial avec ses commerces de proximité où les gens se retrouvaient avec plaisir. Mais ce sera pour une autre fois !

Louis LAVAL

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