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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 15:19

Je n'aime pas Charlie Hebdo et la plupart de ses opinions. Mais nous sommes au pays de la liberté d'expression et j'ai toujours considéré que leur opinion valait bien la mienne quelque soit la blessure ou le dérangement que cela m'occasionnait.

C'est pourquoi, pour la première fois sur ce blog je vous donne mon sentiment personnel sur ces assassinats et je me fais l'echo des paroles de Koz au sujet de cet acte:

Ce matin, il a fallu trouver les mots pour expliquer aux enfants, avant que la cour de récré s'en charge. Expliquer, à peu près en ces mots, que des hommes fanatisés essaient d'imposer leur façon de voir par la terreur, et que la seule réponse au terrorisme est de refuser de seulement ressentir cette terreur, expliquer aussi la liberté d'être primaire, bref la liberté d'opinion..../...

Être ou ne pas être Charlie. Au risque conscient et assumé d'être mal compris, ou compris et conspué, j'ai essayé d'être Charlie et je n'y parviens pas totalement. Si être Charlie, c'est valoriser l'insulte aux convictions profondes de l'autre comme modalité du "vivre-ensemble », j'ai bien du mal à être Charlie. « Il ne suffit pas de refuser l'erreur pour penser juste » écrivait Mgr Jean Honoré, qui poursuivait ainsi : "la vérité est autre chose que la négation d'une négation" ((La pensée de John Henry Newman, éd. Ad Solem)). .../... Toute réserve cède en tout état de cause devant l'ignominie de l'assassinat abject de simples dessinateurs. Et je n'ai aucun doute sur un point : je suis le frère de Wolinski, de Charb, de Tignous, de Cabu, de Jean Honoré, des hommes que leurs amis décrivent comme pétillants, chaleureux et facétieux et qui pouvaient, aussi, se montrer respectueux. Et je suis le frère des autres victimes des terroristes. J'imagine que j'étais les leurs, ils étaient à tout le moins les miens. Je suis le frère d'Ahmed Merabet, et celui de Frank Brinsolaro, policiers tués dans l'exercice de leurs fonctions. Le frère de cet homme de la maintenance, qui n'est pas identifié. Je suis frère de leurs familles. Je suis le frère des dessinateurs de Charlie. Frère en humanité, frère dans la douleur et dans le deuil de ce jour, frère parce que Français, aussi, et porteur d'une part de ce que les terroristes ont voulu abattre. Dans quelques instants, à midi, les cathédrales de France sonneront le glas pour les victimes de cette attaque et je m'associerai à la minute de silence de la République comme à la prière pour tous.

Être ou ne pas être la France.

Le terrorisme vise à instiller la peur, c'est étymologique. Il vise à importer le chaos chez l'ennemi que l'on s'est donné, et que l'on ne peut attaquer autrement. Y céder est une première victoire des terroristes. La victoire de la France est de continuer à vivre sans égard pour la barbarie, continuer à prendre les transports en commun, à se rendre à son travail. Continuer d'être..../...Plus encore peut-être que d'autres actions terroristes, celle-ci vise directement et globalement la France, sa culture et ses valeurs. C'est la démocratie, c'est la liberté, c'est le respect de l'autre. Les abandonner ou les entacher serait, là également, rendre les armes, aussi faibles soient-elles..../...   Il n'est pas innocent que cette attaque se soit produite en France, à Paris. Contre la liberté d'expression. Contre nos valeurs aussi. Contre la France, qui est aussi l'un des berceaux du christianisme, lui-même berceau de nombre de ses valeurs. Le monde entier nous regarde, nous devons faire honneur à la France, et être pleinement Français.

Liberté, liberté chérie
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