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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 11:22

 

 Au milieu du XIIeme siècle, le catharisme (du grec Khataros “pur”)- doctrine  basée sur le dualisme entre le Bien et le Mal- se répand dans l’empire germanique, la Lombardie, la Provence et le Nord de la Catalogne. La doctrine se développe fortement entre le milieu du XIIeme et le début du XIIIeme siècle
et tout particulièrement en Languedoc.                                                                                                 
 
La doctrine:

 Les catholiques hérétiques croient que Dieu étant parfait il n’a pu créer le Mal. Ils sont donc certains que seul le Diable est à l’origine de toutes les réalités mauvaises ou périssables. Il convient donc pour entrer dans le Royaume de Dieu d’avoir une âme pure et éloignée de toute contingence matérielle.

 L’organisation de l’église cathare se fonde sur des diacres et des évêques qui dépourvus de biens matériels se consacrent à la prédication itinérante et pratiquent le “consolamentum” un baptême par imposition des mains et qui garantit le salut à celui qui le reçoit.

 Soutenue par les élites urbaines, aristocratiques et notables, la religion a un dogme et des rites. Elle prolifère car elle prêche la pureté, le rejet des biens matériels et l’opposition au système féodal de la justice seigneuriale, du pouvoir des chevaliers .... Les cathares ne vénèrent pas d’images, ni de reliques et n’acceptent pas le symbole de la Croix.

 Devant le succès grandissant de cette hérésie mettant en péril le pouvoir de l’Eglise et frustrés par l’échec de la 4eme croisade, l’idée se répand chez les croisés que cet échec est un signe de Dieu.  Les cathares, considérés comme étrangers ( ils parlent l’occitan et non pas la langue d’oil du Roi de France) et rejetant les artifices de l’église sont considérés comme responsables.

 

La Première croisade:

 En 1209, le pape Innocent III envoie d’abord son légat  qui essaye de faire revenir les hérétiques à de meilleurs sentiments, en vain. Sur la route du retour, il est assassiné (hasard ou volonté , on ne sait). Prenant prétexte de ce meurtre, le pape déclenche une croisade contre les hérétiques cathares et les nobles catholiques qui les protègent: La croisade contre les “Albigeois”.

 Une grande armée, dirigée par Simon de Mont fort (petit noble du Nord) entreprend la conquête du Comté de Toulouse au nom du Roi de France.

 C’est le choc de deux civilisations,  le puritanisme nordique contre le méridional libertin et cultivé.

 Afin de défendre ses domaines occitans, le roi d’Aragon Pierre 1er apporte son aide à Raymond VI de Toulouse et à la noblesse languedocienne, mais Simon de Mont fort, fin stratège, remporte la bataille à Muret en 1213 contre un ennemi supérieur en nombre, l’armée catalane est mise en déroute.

 Simon de Mont fort est nommé Comte de Carcassonne et de Trencavel et prend la tête d’une armée forte de 2 à 3000 soldats. Il entreprend la conquête du territoire .  Le sac de Béziers et le bain  de sang qui s’ensuit terrorisent les villes qui se rendent les unes après les autres. L’histoire dit que lors du sac de Béziers , Simon dit à ses troupes ‘tuez-les tous , Dieu reconnaîtra les siens ! »

 En 1218, Simon de Mont fort est tuée par une pierre lancée par une femme du haut des remparts alors qu’il assiégeait Toulouse. Privée de son chef , l’armée faibli et de 1218 à 1226 les cathares vont reconquérir le terrain, aidé par le Comte de Toulouse.

 La seconde croisade:

 En 1226, le roi Louis VIII décide de lancer une seconde croisade, nombres d ‘amis ou de soutiens des cathares sont affaiblis ou ont disparus . Avignon tombe au bout de 3 mois de siège, Toulouse se soumet en 1229.

 Le Comte de Toulouse Raymond VII garde une partie de ses terres mais sa fille doit épouser le frère de Saint Louis; sans descendance,  les terres du Comté de Toulouse reviendront au roi de France.

 La mise en place de l’Inquisition en 1232 contribue de manière décisive à l’extermination des cathares occitans. Ce tribunal extraordinaire est dirigé par les Dominicains à la demande du Pape. A partir de 1244 les procédures sont systématiques: 5 à 10% des cathares identifiés comme tels sont condamnés à mort.

La Fin du mythe:

 Le village fortifié de Montségur et son donjon  - résidence de Raymond de Pereille- est situé en haut de la montagne et domine les alentours. Il  est, depuis la première croisade, le refuge des hérétiques. La seconde croisade et l’inquisition augmentent le nombre de réfugiés qui refusent de se soumettre aux dictats du roi de France.

 En 1243, décision est prise: il faut faire tomber ce bastion du refus de l’ordre royal. Après 10 mois de siège et une ascension par une nuit sans lune, le premier poste de guet tombe. Les assiégés souffrent de la faim et surtout de la soif, la citadelle n’étant alimentée que par des citernes.

 Le 10 mars 1244, les assiégés se rendent. Quelques 200 cathares ayant refusés d’abjurer seront brulés vifs dans le camp del cremats au pied de la citadelle.

 Quelques cathares réussissent à survivre jusqu’au début du XVIeme siècle, errant de villages en villages d’Occitanie en Catalogne. Les prédications des ordres mendiants incitent les derniers adeptes à se convertir sans utiliser la force.

 En 1321, le dernier parfait: Guilhem Belibaste est dénoncé , pris et brulé. Sa mort met fin à l’hérésie, sans aucune possibilité pour la communauté de se régénerer, la transmission du savoir et des règles étant uniquement verbale.

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